La croissance fulgurante de Lambert

Entrevue avec Mélissa Lambert, présidente, Lambert
À propos de Lambert
Année de fondation : 2017
Chiffre d’affaires : l’entreprise a doublé son chiffre d’affaires chaque année depuis sa création
Nombre d’employés : 23
Nombre d’établissements : 1 magasin phare et plus de 200 points de vente au Canada dont Simons, Frank And Oak, Bopied & Tendances chaussures, Chaussures Leclerc et Clément
L’entreprise Lambert crée des sacs uniques multifonctions en cuir végane, à la fois chics et confortables.
Comment est née l’entreprise Lambert?
En 2017, alors que j’étais enceinte de mon deuxième enfant, je cherchais un sac à la fois chic et pratique et je ne trouvais rien sur le marché qui correspondait à mes goûts et à mes besoins. J’ai donc décidé de le créer! C’est ainsi que j’ai commencé à travailler avec des designers québécois pour concevoir les trois premiers modèles de sacs que j’allais offrir en ligne afin d’évaluer le potentiel de ce nouveau projet. Nos produits en cuir végane ont suscité un énorme engouement et les gens voulaient d’abord voir et toucher nos produits avant de les acheter. C’est ainsi que j’ai décidé d’ouvrir une boutique éphémère en plein cœur du Vieux-Montréal, tout juste avant les Fêtes. Le succès a été si rapide que j’ai quitté mon emploi de gestionnaire de marque dans une grande organisation pour me consacrer entièrement à mon entreprise.
L’été suivant, mon passage à l’émission Dans l’œil du dragon a propulsé la marque Lambert et les ventes ont grimpé en flèche. Au début, je voulais conserver un modèle d’affaires en ligne, mais plusieurs détaillants ont manifesté leur intérêt à distribuer nos produits. Ces points de vente ont permis d’accélérer la croissance de Lambert. Les gens magasinent en ligne, mais ont également besoin des magasins pour être en contact avec le produit. C’est la combinaison des deux qui permet d’augmenter la notoriété de la marque.
Comment avez-vous vécu la crise?
Pendant la première vague de la pandémie, comme tous les détaillants, nous avons été contraints de fermer notre petite boutique de la rue Saint-Jacques, à Montréal. Nous en avons profité pour la rénover. Je ne croyais pas que les gens auraient envie d’acheter des sacs pendant le confinement. Je m’attendais à ce que la pandémie freine la croissance de mon entreprise et que les ventes baissent. Finalement, le contraire s’est produit! Si nous avions su que l’entreprise continuerait sa croissance, nous n’aurions pas rénové la boutique du Vieux-Montréal. Cette année, nous avons déménagé sur le Plateau Mont-Royal, dans des locaux qui accueillent à la fois notre magasin-phare de 2 500 pieds2 au rez-de-chaussée et nos bureaux au deuxième étage. C’est en cherchant un local qui pouvait accueillir les bureaux de mon équipe et moi que je suis tombée sur cet immeuble incroyable, et j’ai vu le potentiel d’en faire le siège social de Lambert. Nous avons ouvert les portes de cette boutique en septembre dernier.
Ma vision, c’est de n’avoir qu’une seule boutique physique, notre magasin phare de Montréal. C’est le seul endroit où l’on peut trouver tous nos produits, dans toutes les couleurs. Sur place, il est possible de personnaliser un sac Lambert en y faisant embosser un nom ou des initiales. Ce grand espace nous permet également de tenir des événements spéciaux. Par exemple, en novembre dernier, nous avons organisé une séance de magasinage en compagnie de l’influenceuse Sarah Couture, qui collabore à une collection de sacs Lambert. Les consommateurs ont développé l’habitude d’acheter en ligne, alors nous nous devons d’offrir une expérience en magasin qui se démarque. C’est pourquoi nous proposons une expérience unique de magasinage et un service personnalisé dans notre boutique.
Comment le numérique a-t-il évolué depuis le lancement de votre entreprise?
En ligne, les clients ont vraiment beaucoup de choix. Toute la concurrence y est! Nous devons absolument nous démarquer, c’est une priorité de tous les jours. Si nous n’arrivons pas à le faire, les gens achèteront un sac d’une autre marque.
Au début de notre entreprise, Instagram était un réseau social plutôt récent. C’était alors beaucoup plus facile de nous démarquer sur cette plateforme et de rejoindre notre clientèle de façon organique. Aujourd’hui, il y a de nouveaux réseaux sociaux comme TikTok. Nous tentons de prendre une place de plus en plus importante sur cette plateforme en employant le bon ton. C’est important d’évoluer au même rythme que notre clientèle, de nous adapter et de demeurer à l’affût des nouvelles tendances.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu?
Lorsque j’ai participé à l’émission Dans l’œil du dragon en 2018, j’ai rencontré Ève-Lyne Biron, qui a occupé le poste de présidente et chef de la direction de Biron Groupe Santé. Elle m’a prodigué plusieurs conseils et m’a surtout mise en garde contre les risques d’épuisement qui guettent les femmes en affaires. Je suis mère de trois jeunes garçons et comme entrepreneure, je pourrais travailler jour et nuit. Mon entreprise, c’est ma vie et j’y pense constamment. Tout au long de la journée, je reçois des courriels et des textos qui la concernent et je vois les notifications des réseaux sociaux. Au début, je travaillais jusqu’à 23 h et j’étais épuisée. Ma solution a été de segmenter les portions de ma vie. Par exemple, je termine toujours mes journées de travail à 16 h 30 afin d’aller récupérer mes enfants à l’école et à la garderie. Lorsque je commence à ressentir de la fatigue, je m’accorde des vacances ou quelques jours de congé et j’éteins complètement mon cellulaire. Ça me permet de décrocher et d’être plus disposée à mon retour au bureau. C’est nécessaire pour être en mesure de voir clair et de prendre de meilleures décisions pour l’entreprise.
Quels sont vos prochains projets?
L’hypercroissance fait en sorte que nous sommes constamment confrontés à de nouveaux défis, et c’est très stimulant! Dernièrement, nous avons repris à l’interne la gestion de nos stocks et de nos commandes en ouvrant notre propre entrepôt. Nous travaillions auparavant avec un partenaire externe, mais notre croissance rapide a fait en sorte que celui-ci ne pouvait plus assurer notre volume élevé de commandes. Nous étions arrivés à un tournant. Nous comptons implanter prochainement un progiciel de gestion intégré (ERP) afin de gérer nos opérations. Nous souhaitons aussi déployer la marque Lambert sur le marché canadien. Nous comptons bien nous rendre sur place et organiser des événements. C’est très excitant!