Un banc, quelle bonne idée!…

Publié le 6 novembre 23

Article rédigé en collaboration avec le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), un organisme dont la mission est de défendre les droits des femmes au travail.

 

Nous sommes en pénurie de main-d’œuvre, tout le monde le sait! Nul besoin d’en disserter pendant longtemps pour se rendre compte qu’il faut trouver des solutions pour aider les entreprises avec cet enjeu majeur. Utiliser la méthode « petite séduction » pour recruter de la main-d’œuvre peut devenir épuisant et consommateur de ressources financières.

 

Une des solutions envisageables est bien entendu de maintenir en emploi les personnes qui sont déjà présentes dans nos entreprises! Ainsi, au-delà d’une bonne stratégie de gestion, prendre soin des ressources humaines devient une solution performante pour éviter les tracas du recrutement, de l’embauche et de la formation.

 

Une mesure de santé-sécurité, une solution!

Quand on parle de rétention de main-d’œuvre, il nous vient spontanément à l’esprit des mesures liées aux salaires, aux primes et autres avantages monétaires. Un élément important, qui est souvent oublié, est de s’attaquer à l’amélioration des conditions de travail du point de vue de la santé et de la sécurité au travail.

 

Des employés qui sentent qu’on s’occupe d’eux et qu’on s’intéresse à leur santé sont généralement reconnaissants, en plus de bénéficier de mesures qui peuvent augmenter leur productivité et leur motivation.

 

Dans le secteur du service à la clientèle, et plus précisément chez les caissières et caissiers, un élément est régulièrement soulevé comme une problématique causant des inconforts, de la fatigue, une diminution de la productivité, des troubles musculosquelettiques et d’autres lésions professionnelles: la position debout immobile et prolongée.

 

En effet, le travail en position debout pendant plusieurs heures peut être synonyme de douleur aux membres inférieurs, augmenter la fatigue et diminuer la vigilance. Dans un contexte de service à la clientèle, où les travailleuses et travailleurs sont invités à demeurer « de bonne humeur » pour offrir une expérience client agréable, travailler en douleur est loin d’être l’idéal.

 

Bien que les inconforts et la fatigue due à la station debout prolongée soient des éléments qui demeurent peu évidents et ne produisent pas d’effet “visible” à court terme comme d’autres accidents de travail, il n’en demeure pas moins que le problème mérite notre attention. À moyen et long terme, la fatigue, les troubles musculosquelettiques et aussi les lésions professionnelles auront de l’impact sur la diminution de la productivité et le roulement de personnel.

 

Plusieurs entreprises investissent dans les tapis anti-fatigues. C’est effectivement une solution, mais encore faut-il qu’il soit bien adapté et en bon état. Mais, il existe aussi d’autres options moins connues et peu utilisées encore au Québec.

 

Avez-vous déjà entendu parler du banc ou tabouret assis-debout?

L’option du tabouret, banc ou siège que l’on nomme “assis-debout” est une option tout à fait intéressante pour s’attaquer à la problématique de la station debout prolongée, sans nuire à la capacité des travailleuses et travailleurs à bouger rapidement.

 

Décrivons brièvement l’objet. Le tabouret assis-debout a une assise inclinée vers l’avant, il est autoportant et facile à manipuler pour s’y installer. La personne qui l’utilise est appuyée dessus au niveau des fessiers, sans être vraiment assise. Le poids étant réparti à la fois sur les pieds et les hanches la position permet une meilleure posture et une forme de repos.

Image tirée du Guide d’aménagement des postes de travail des caissières dans les supermarchés de la CNESST

 

Cette position “assis-debout” offre aussi une bonne liberté de mouvement au haut du corps et incite à se lever debout pour saisir les objets se trouvant dans une zone plus éloignée. Effectivement, ce type de tabouret permet à la personne de passer rapidement de la position appuyée/assise à la position debout et vice versa, conservant ainsi son entrain au travail et sa rapidité.

 

Ce type d’équipement est ainsi un compromis qui permet de soulager les tensions de posture, tout en conservant une position “presque debout” qui reflète une image active et disponible à la clientèle.

 

Les avantages du banc

L’utilisation d’un banc ou tabouret assis-debout au travail peut donc contribuer à :

 

Vous avez envie de l’essayer?

Vous désirez en connaitre davantage sur cette solution? Vous croyez qu’un tabouret assis-debout pourrait devenir une solution aux nombreux inconforts de vos travailleuses et travailleurs? Nous sommes tout disposés à vous communiquer plus d’informations. Il est important de procéder à ce type d’aménagement en tenant en compte les spécificités de l’aménagement de votre entreprise.
Communiquez avec nous pour obtenir plus d’informations ou des références documentaires au sujet de l’option du tabouret, banc ou siège que l’on nomme “assis-debout”.

 

La petite histoire d’un prototype

Au début des années 2000, plusieurs travaux de recherche en santé-sécurité au travail et en ergonomie ont mis en évidence le besoin de propulser des solutions aux problématiques causées par la station debout prolongée. Ces travaux ont provoqué une mobilisation de plusieurs acteurs concernés et ont débouché sur la création d’un comité de travail multidisciplinaire.

Ainsi en 2004 un document présentant des recommandations sur l’aménagement des postes de travail a été publié par la CSST (ancienne structure maintenant CNESST). Cette documentation dans laquelle est présenté un modèle de banc a été développée avec la collaboration des grandes chaînes du secteur de l’alimentation, des centrales syndicales et d’ergonomes de l’Université du Québec à Montréal.

Ce guide est toujours disponible sur le site web de la CNESST.

Cette année, un nouveau comité de travail mobilisé par le CIAFT (Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail) se concerte pour créer un nouvel engouement pour cette solution. Nous vous invitons à communiquer avec nous si vous avez de l’intérêt pour vous impliquer dans la mise en place d’un projet pilote d’installation en entreprise.

 

Pour en savoir plus, communiquez avec Marianne Lapointe, responsable de dossiers au Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT).